14/12/11

la lotta delle donne in Tunisia... intervista ad Amina dell'Associazione tunisina donne democratiche (ATFD)

3 septembre 2011, au local de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), à Sousse.

- Nous nous trouvons au local de l'ATFD , peux-tu nous dire, Amina, quand cette organisation de femmes a-t-elle été créée ?

En 1989. Et c'est la seule année où l'association a perçu des subventions, lors de sa création, car ensuite, comme elle a refusé tout compromis avec le RCD, elle n'a plus reçu de financement. Actuellement nous faisons un dossier pour récupérer des fonds, et au moins des locaux, car nous n'en avons qu'à Tunis et à Sousse.

Quel rôle jouez-vous en direction des femmes tunisiennes ?

Ici, nous avons ouvert un centre d'aide aux femmes victimes de violences, où nous travaillons selon trois axes : accueil, écoute, orientation. Nous ne pensons pas avoir la solution aux problèmes des femmes : il faut l'élaborer ensemble à partir de l'écoute qui débouchera sur une aide psychologique et/ou juridique, l'essentiel étant de créer la confiance. Le contact humain est essentiel, les enfants de ces femmes souffrent aussi, et lorsqu'ils sont témoins de violences, ils mettent toujours la mère en accusation en protégeant l'image du père. De victimes, beaucoup de ces femmes se ressentent coupables !

Et dans le contexte actuel, après le 14 janvier, quelles sont vos priorités ?

Les féministes alliées aux militants des partis progressistes viennent de gagner la bataille de la parité sur les listes électorales. L'enjeu également, c'est qu'il y ait une alternance Femme/ Homme pour les listes de gauche. Nous sommes fières d'avoir refusé tout compromis ou dédommagement financier pour non-mixité de liste : aucune liste non mixte n'a été validée,même les islamistes ont dû s'y plier !

Comment vous faites-vous connaître des femmes ?

Nous menons une « Caravane des femmes » » à travers le pays, en tenant des stands publics, ce qui nous assure de nombreux contacts. A Tunis cela s'est bien passé, mais à Kairouan, Ennahda est venu pour saboter nos interventions, déchirer les affiches, ayant même payé le voyage de certaines femmes voilées pour les soutenir dans leur opposition à « une réunion contre Dieu » ! Certaines se sont aperçues du piège.

- Les islamistes sont-ils un danger pour la Tunisie de demain ?

- Moins qu'on ne peut le croire, car la mixité est installée dans toute la vie des Tunisiens (école, travail, associations), et il y a des acquis sur lesquels il n'y aura pas de recul, la polygamie par exemple ! Par ailleurs, il faut souligner que chaque fois qu'on les interroge sur leur programme économique, ils n'ont rien à répondre. Bien sûr, ils ont de l'argent et des moyens, mais pas de vision pour l'avenir de la Tunisie.

- Et le divorce, comment cela se présente pour les femmes tunisiennes ?

- Sur le papier, sur le plan du droit, pas de problème, une femme peut en avoir l'initiative. Mais dans la réalité, les pensions versées par le père pour aider à l'éducation des enfants jusqu'à 16 ans ne suffisent pas. Beaucoup de femmes ne peuvent pas se permettre de divorcer par manque de ressources.

- Que pensez-vous du droit inégal des femmes à l'héritage ?

- C'est un des enjeux de la future Constitution. Actuellement les femmes, selon les situations, perçoivent un tiers ou un huitième d'héritage, ce qui parfois ne leur permet même pas de conserver leur domicile ! Nous revendiquons bien sûr l'égalité absolue .

- Et la garde des enfants ?

- La législation établit que, si dans une entreprise il y a 40% de femmes, le patron doit proposer une crèche d'entreprise, mais cela n'est pas appliqué. Nous devons nous battre pour faire appliquer le droit.

- Pensez-vous que les femmes prennent toutes les responsabilités qu'elles sont capables d'assumer dans la vie publique ?

- Loin de là. On peut donner l'exemple du secteur textile où les ouvrières représentent 70% des effectifs, mais les dirigeants de l'UGTT du secteur sont encore des hommes ! Pourtant, les ouvrières du textile sont des femmes courageuses : elles ont mené une lutte de résistance contre des licenciements à Djerba, lutte soutenue par l'ATFD qui a organisé des réunions clandestines (en 2008) et vendu des écharpes et sacs d'artisanat réalisés par les ouvrières.

- Dans quel autre secteur s'est-il passé des luttes de femmes ?

- Dans la région de Gafsa, où les mineurs ont fait des grèves en 2008, une quinzaine d'entre eux ont été arrêtés et emprisonnés. Des mères et sours de mineurs ont alors planté la tente devant l'entrée de la mine et y sont restées durant un mois et demi pour dénoncer la répression. Leurorganisation et leur courage ont préparé le terrain de la Révolution. Cela, on ne l'oublie pas !

- Comment allez-vous continuer à exercer votre vigilance pour assurer les droits des femmes ?

- Nous avons créé récemment une structure de « monitoring des médias » composée d'une trentaine de jeunes chargés de surveiller la parité dans le secteur de l'information : presse, radio, télé. Actuellement, seuls quelques hommes démocrates comprennent et soutiennent le combat des femmes. Pour beaucoup « ce n'est pas le moment », mais nous allons continuer à avancer !

Brigitte Clément

**********

Il 3 settembre 2011 presso la sede dell'Associazione tunisina delle donne democratiche (ATFD), a Suosse.

Noi ci troviamo presso la sede dell'ATFD, puoi dirci, Amina, quando questa organizzazione di donne è stata fondata?

Nel 1989. E questo è l'unico anno in cui l'associazione ha ricevuto sovvenzioni, fin dalla sua fondazione, perché dopo, dato che ha rifiutato ogni compromesso con il RCD, non ha più ricevuto finanziamenti. Attualmente facciamo un dossier per recuperare fondi, almeno a livello locale, perché siamo presenti a Tunisi e a Sousse.

Che ruolo avete nella direzione delle donne tunisine?

Qui, noi abbiamo aperto un centro di accoglienza per le donne vittime di violenza dove lavoriamo sulla base di tre aspetti: accoglienza, ascolto, orientamento. Noi non pensiamo di avere la soluzione ai problemi delle donne: occorre sviluppare insieme a partire dall'ascolto in un ambito psicologico e/o giuridico, importante è creare un clima confidenziale. Il contatto umano è fondamentale, i figli di queste donne soffrono anch'essi, e fino a quando sono testimoni di violenze, mettono spesso la madre sotto accusa proteggendo l'immagine del padre. Da vittime molte di queste donne si sentono colpevoli.

E nel contesto attuale, dopo il 14 gennaio, quali sono le vostre priorità?

Le femministe insieme alle militanti dei partiti progressisti hanno conquistato la battaglia sulla parità delle liste elettorali. L'obiettivo allo stesso modo è quello di avere un'alternanza uomo/donna per le liste di sinistra. Noi siamo fiere di avere rifiutato ogni compromesso o risarcimento finanziario per liste non miste: nessuna lista non mista è stata validata, gli stessi islamici si sono dovuti piegare.

Come vi fate conoscere dalle donne?

Noi conduciamo una "Carovana di donne" attraverso il paese, tenendo assemblee pubbliche, che ci permettono di prendere numerosi contatti. A Tunisi è andata bene, ma a Kairouan, Ennahda è venuto per sabotare i nostri interventi, a strappare i manifesti, pagando il viaggio ad alcune donne velate per sostenerli nell'opposizione a "una riunione contro Dio"! Alcune hanno scoperto la trappola.

Gli islamici sono un pericolo per la Tunisia di domani?

Meno di quanto si possa credere, perché la mescolanza è di routine in tutta la vita dei tunisini (scuola, lavoro, associazioni), e ci sono delle cose acquisite sulle quali non si può tornare indietro, la poligamia per esempio! Inoltre,occorre sottolineare che ogni volta che abbiamo chiesto loro il programma economico, non hanno nulla da rispondere. Certamente hanno i soldi e i mezzi, ma nessuna visione per il futuro della Tunisia.

E il divorzio, come si presenta per le donne tunisine?

Sulla carta, sul piano del diritto. Nessun problema, una donna può prendere l'iniziativa. Ma nella realtà, gli assegni versati dal padre per provvedere all'educazione dei figli fino a 16 anni non sono sufficienti. Molte donne non possono permettersi di divorziare per mancanza di soldi.

Che cosa pensate del diritto ineguale delle donne all'eredità?

E' una delle sfide della futura Costituzione. Attualmente le donne, secono la situazione, percepiscono un terzo o un ottavo dell'eredità, cosa che a volte non permette loro di mantenere la loro abitazione! Noi rivendichiamo sicuramente l'uguaglianza assoluta.

E la cura dei bambini?

La legge stabilisce che se in una impresa vi è il 40% di donne, il padrone deve proporre una asilo aziendale, ma ciò non è applicato. Noi dobbiamo batterci per fare applicare questo diritto.

Pensate che le donne ottengono tutte le responsabilità di cui sono capaci nella vita pubblica?

Per niente. Si può portare l'esempio del settore tessile dove le operaie sono il 70% effettivo, ma i dirigenti dell' UGTT del settore sono ancora uomini! Ancora, le operaie del tessile sono donne coraggiose: esse hanno fatto una lotta di resistenza contro i licenziamenti a Djerba, lotta sostenuta dall'ATFD che ha organizzato riunioni clandestine (nel 2008) e venduto sciarpe e borse artigianali fatte dalle operaie.

In quale altro settore ci sono state lotte di donne?

Nella regione di de Gafsa, dove i minatori hanno fatto scioperi nel 2008, una quindicina di loro sono stati arrestati e messi in carcere. Delle madri e sorelle di minatori hanno allora piantato la tenda davanti l'ingresso della miniera e sono rimaste un mese e mezzo per denunciare la repressione. La loro organizzazione e il loro coraggio hanno preparato il terreno della Rivoluzione. Questo non si deve dimenticare!

Come volete continuare a esercitare la vostra vigilanza per assicurare i diritti delle donne?

Abbiamo crato recentemente una struttura di "monitoraggio dei media" composta da una trentina di giovani incaricati di sorvegliare la partà nei settori dell'informazione: stampa, radio, televisione. Attualmente, solo alcuni uomini democratici comprendono e sostengono la lotta delle donne. Per molti "non è il momento", ma noi noi continueremo ad avanzare!

Brigitte Clément

Nessun commento: